En 1962, neuf moines bénédictins de la grande abbaye de Solesmes (Sarthe), haut lieu du chant grégorien, posaient au Sénégal, les premières pierres du monastère de Keur Moussa. D'abord méfiants vis-à-vis de ces religieux vêtus de blanc, les villageois comprirent vite qu'ils étaient venus en Afrique pour donner un témoignage de leur foi. Au fil des années, chrétiens et musulmans allaient apprendre à se connaître, à se respecter. C'est la kora, une harpe traditionnelle originaire du grand empire du Mali qui symbolise ce lien entre les deux communautés. Favorisant ainsi l'engagement des jeunes dans la vie liturgique, les frères ont adapté les mélodies et les instruments de musique africains à l'usage de la prière.